lundi 21 avril 2008

Et si on y allait – Eléments Chap II

Et voila après une petite ellipse de deux ans et demie (oui madame) voici la suite de « Eléments » !! Le chapitre 1 se trouve ici, à lire ou relire avant de plonger dans le chapitre 2.

... allez-y j'attends là je bouge pas ...

Nous vous voilà de retour après la lecture ou relecture et donc le chapitre 2 :

Et si on y allait – Eléments II

« De combien de temps disposons-nous avant qu’ils ne débarquent sur cette planète ? s’inquiète Kaï !
- Si nous coupons le lien énergétique, la trace disparaîtra. Mais je ne donne pas plus d’une semaine avant que les Sheer ne la retrouvent ! »

Kaï rassemble ses esprits. Il doit prendre une décision et vite. Autour de lui peu à peu le silence s’est fait. Les musiciens ont cessé de jouer, tous les visages sont tournés vers lui. Tous ne respirent plus qu’au rythme de la vibration produite par la bulle de liaison. Emplissant peu à peu l’espace de la salle elle semble symboliser l’urgence de l’approche des Sheer.
« SOIT ! On ne peut pas les abandonner comme ça, il faut envoyer quelqu’un pour les prévenir. Même s’ils ne disposent pas du don, ils doivent bien avoir un système de défense ? »
Kaï scrute du regard les frères présents dans la salle, espérant que l’un d’eux lui confirmera cette supposition, mais il n’y lit que crainte et interrogation. Il est le maître supérieur, c’est à lui de choisir, il le sait.

« J’y vais ! lâche-t-il.
- MAITRE ! NON ! hurle l’un des frères assis par terre. Puis il se reprend : Enfin je veux dire c’est impossible ! Jusqu’ici nous avons pu maintenir le passage que vous aviez créé, mais sans votre aide nous ne parviendrons pas à faire passer quelqu’un en si peu de temps.
- Tu as raison. Tu as malheureusement raison ! acquiesce-t-il tout en méditant. Allez me chercher le maître guerrier Jinn ! »

L’ordre est à peine passé qu’un des deux gardes se précipite déjà vers la porte. Deux pas d’élan et le voilà qui décolle et lévite en direction de la demeure de maître Jinn.

« Maître ! Mais comment allez-vous faire ? » Une nouvelle fois la curiosité de Nat l’emportait sur la raison. La spontanéité de la question surprit tellement Kaï, que sans réfléchir il prit la peine de répondre comme s’ils étaient en plein exercice pratique. « Vois-tu, en simplifiant un peu, nos deux planètes sont très semblables et au fur et à mesure des siècles elles se sont cherchées en émettant des vibrations. Si tu préfères elles s’appelaient, comme si elles savaient que l’autre existait. Un jour, elles se sont finalement trouvées et ont établi entre elles un lien. C’est ce lien que nous avons cherché et trouvé et qui nous a permis de localiser cette planète sœur. En tout cas c’est la théorie que je soutenais et qui aujourd’hui vient de se vérifier. Ce que nous allons essayer de faire maintenant, c’est d’utiliser ce lien comme une sorte de courant porteur et d’envoyer un être humain à travers l’espace en utilisant les forces des deux planètes. En théorie ça fonctionne ... en théorie ... »

Puis reprenant ses esprits, Kaï fixe son regard vers ses frères. « Bien commençons le rituel d’envoi ! » Il se rapproche de la bulle, ferme les yeux, prend une longue respiration. Les musiciens reprennent leurs instruments et recommencent à battre le rythme, en accélérant petit à petit. Les maîtres penseurs ont aussi d’eux-mêmes repris la même posture et commencent déjà à envoyer les premiers influx d’énergie vers les frères. Doum ... Doum … Doum … les tambours résonnent jusqu’au plus profond des êtres présents dans la salle et compriment les entrailles. Shlack … Shlack … les bâtons s’entrechoquent. Une détonation venant de la bulle et emplissant toute la pièce fait sursauter Nat, et se matérialise en un cercle de poussière expulsé vers les murs de la pièce. Nat se protège les yeux dans sa manche. Lorsqu’il relève la tête, la terre est revenue, immense boule bleue, là devant lui. Elle englobe tout son champ de vision, elle semble l’appeler.

« Recule-toi Nat ! Je vais commencer à ouvrir un passage. » Sans ouvrir les yeux, Kaï écarte doucement Nat et prend sa place au plus près de la sphère. Une douce mélopée se fait alors entendre dans la pièce. Nat pourtant juste à côté de lui a du mal à croire que les sons proviennent seulement de son maître tant l’impression d’immersion est puissante. L’image de la terre vacille doucement et en son centre on commence à apercevoir un point lumineux. Kaï prononce alors une série de sons inintelligibles. Puis il enchaîne quelques passes que lui seul connaît. Le point lumineux quitte le centre de la terre pour s’approcher doucement du bord. Kaï modifie le sens de ses gestes et par résonance le point semble tourner sur lui-même, puis s’étirer et enfin commencer à former un anneau.

Soudainement Kaï s’arrête, ses bras vibrent autant que s’il soulevait une charge monstrueuse, quelques gouttes de sueur perlent doucement sur son front et difficilement il bredouille :
« Nat … Nat, s’il te plait … approche. Le jeune garçon s’avance. Dans mon bureau … à … à ... l’intérieur du petit coffre rouge foncé… tu trouveras une amulette au bout d’une chaine… Tu vois où elle est ?
- Oui maître !
- Apporte-la vite s’il te plait.
- J’y cours !!! »

Aussitôt Nat se rue vers la sortie, attrape la poignée et jette la porte plus qu’il ne l’ouvre. Elle claque en venant heurter le mur, attirant ainsi tous les regards vers lui. Mais Nat ne les voit pas, il ne pense qu’à son objectif et le chemin pour y parvenir, le jardin et au bout le bureau, la porte, le coffre, l’amulette. Imperceptiblement le décor autour de lui se met à défiler de plus en plus vite, le vent lui fouette de plus en plus fort le visage. Il vole, il vole !! Sans s’en rendre compte, il s’est mis de lui-même en lévitation et file à vive allure vers l’officine de son maître. Mais oui !! Il a compris, le mental guide le physique, il lui suffit de se concentrer sur son but pour que son corps réagisse instinctivement et l’assiste dans sa démarche. Cette soudaine prise de conscience lui occasionne un léger déséquilibre, mais il corrige assez rapidement et se refocalise sur le bureau, la porte et il accélère, d’autant qu’il a pris confiance en lui dorénavant. Malgré la gravité de la situation et l’urgence de sa mission, Nat ne peut réprimer un sourire qui vient se fixer sur son visage.

Il arrive enfin dans le couloir qui le mène à la pièce, décélère doucement, ses pieds touchent le sol, deux pas et le voilà devant la porte. Il ouvre, trouve assez rapidement le coffre et effectue une petite passe afin d’ouvrir le cadenas psychique que son maître avait posé et dont il lui avait donné la clé.

L’amulette est là, posée sur un coussin, petite plaque dorée incrustée d’une gemme verte, elle est couverte de signes énigmatiques, une petite chaîne dorée serpente vers le fond du coffret. Nat s’en saisit. Aussitôt une douce chaleur l’envahit, il se sent bien. Il imagine que le pouvoir de ce petit objet doit être bien grand pour l’affecter aussi profondément. Puis il passe la chaîne à son cou et pose la plaque directement sur son torse pour ensuite la protéger par ses vêtements. C’est fou, il sent la plaque vibrer contre sa peau. Il referme le coffre, remet le cadenas et sort de la pièce.

Là, il marque un temps d’arrêt et se concentre. Il pense à la pièce de liaison, les frères, son maître et la bulle. Il s’élance sur quelques pas et le voilà reparti dans les airs. Il traverse le couloir, arrive en trombes dans le jardin. Un immense V de poussières et de feuilles semble le poursuivre. Il hurle aux frères qui sont là de se pousser. Il s’engouffre dans le cloître. Au fond, il voit que la porte est toujours ouverte. Il se concentre encore, pense à son maître, à la bulle et fonce tête baissée vers son but.

Plus il s’approche et plus la bulle occupe ses pensées, immense, merveilleuse. Quel secret peut-elle bien cacher ? Quel monde merveilleux ? Qui sont ses habitants ? Tandis que l’esprit de Nat tente de percer les mystères de la bulle, son corps passe la porte à grande vitesse.
Aurais-je un jour la possibilité d’y aller moi aussi ? Nat prend alors soudainement conscience que la bulle n’est plus dans ses pensées mais devant lui et qu’il n’aura pas le temps de s’arrêter.

Totalement pris dans l’achèvement de la préparation du transfert, Kaï n’a pas senti Nat arriver et n’a pas eu le temps de se retourner. Il perçoit au dernier moment le souffle de la lévitation de Nat au-dessus de lui. Il voit le jeune garçon les yeux et la bouche grands ouverts, hurlant comme un fou, mais aucun son ne sort lorsqu’il passe à travers la bulle, les bras désespérément tendus vers son maître. En une fraction de seconde il voit le corps de son élève rapetisser, s’éloigner. Puis un claquement sec, la terre disparait, plus d’image, plus de vibration, le seul bruit que l’on entend est celui de la poussière qui retombe par terre.

Dans un murmure à peine audible, Kaï laisse échapper « Nat … Non … », avant de s’écrouler sur le sol.


Générique de fin
free music


Rendez-vous en octobre 2010 pour le chapitre 3 !!!

5 commentaires:

Asfurtif49 a dit…

Mais nnnnonnnnnnnn ! Quel idiot ce Nat...
ahlàlàlà...
bon la suite maintenant ! Allez !!!

Skiloo a dit…

T'es un tueur !! :o)

Anonyme a dit…

A ce rythme-là, le roman sera fini en 2107 ?

Anonyme a dit…

A ce rythme-là, le roman sera fini en 2107 ?

Loonie a dit…

Ah ouais !
Pas mal, Skiloo.
Nat... L'est bien trop curieux !

Par contre, je proteste, 2010, c'est bien trop loin !