mardi 18 octobre 2005

jeudi 6 octobre 2005

Ils sont perdus – Eléments chap I

Ils sont perdus – Eléments I

« Maître, maître, on a une image !!! » hurle le jeune garçon de seize ans tout en courant et sautillant à travers la demeure de son maître.
Nat était rentré aux services des maîtres de l’air à l’âge de dix ans. Contrairement à ses petits camarades qu’une famille attendait en fin de semaine, il avait vécu ces six années sans jamais quitter l’école. La communauté était devenue sa famille et son maître un père de substitution.
« Maître, elle est bleue comme vous l’aviez annoncé ! hurle-t-il encore alors qu’il est à moins d’un pas de son maître.
- Calme-toi je t’en prie, répond Kaï conservant, sans altération, un état de lévitation parfait à un mètre du sol. Puis, à mesure que ses paupières s’ouvrent, son corps regagne le plancher. Allons donc admirer cette trouvaille ! »

Kaï se relève, doucement, gracieusement, sans montrer le moindre effort, son corps entier semble soutenu par une force invisible. Une fois debout, les pans de sa tunique rouge se replacent d’eux-mêmes, ses pieds semblent à peine effleurer le sol, il se dirige sans un seul bruit vers le couloir. Nat, subjugué par la maîtrise de cet homme, reste un bref instant sans réaction, puis se remémorant tous les enseignements qu’il a appris tente une légère lévitation et un déplacement. Bien qu’à l’inverse de son maître il montre des signes évidents de concentration et d’efforts, il est plutôt satisfait du résultat et s’élance, un peu trop rapidement, à la poursuite de Kaï, évitant dans l’ordre la porte, un frère, un escalier et emporté par son élan, Kaï lui-même.

Kaï tend le bras vers Nat et stoppe net le garçon avant que celui-ci ne passe par-dessus la rambarde surplombant la falaise.
« Tu as fait des progrès mais travaille encore le contrôle avant de prendre de la vitesse.
- Oui maître, répond Nat le corps à moitié suspendu dans le vide. »

Kaï et Nat descendent les quelques marches qui conduisent au magnifique jardin du monastère. Ils le traversent, saluant les frères en charge de l’entretien et pénètrent dans le préau des parties communes. Ca et là, de jeunes apprentis travaillent leurs dons en faisant léviter des petits objets ou en créant des mini tornades de poussière. Dans un coin deux adolescents s’amusent à faire combattre deux pantins. Kaï s’arrête et regarde les deux jeunes tournant autour du cercle de combat, allant jusqu'à mimer les postures des deux marionnettes afin de mieux visualiser et contrôler les forces aériennes entourant les combattants. Un coup fracassant porté par l’un des deux jeunes pulvérise le tronc de la marionnette adverse et l’envoie contre un mur. Sous le choc, l’élève battu tombe à terre, son adversaire le relève et le félicite. Les deux jeunes en sueurs se serrent la main en souriant et se retournent vers le petit groupe qui les observe, et remarquent enfin la présence de Kaï qu’ils saluent respectueusement.
« Bravo, les félicite-t-il, vraiment impressionnant !
- Merci maître, répondent-ils en chœur un large sourire sur le visage.
- Maître, ils vous attendent interrompt Nat, indiquant une porte un peu plus loin. »

Lorsque Kaï et Nat entrent dans la pièce, deux frères s’approchent d’eux. Kaï s’avance et son visage apparaissant dans la lumière ambiante rassure les deux gardes. Au centre de la pièce, dix frères sont disposés en cercle, tous en pleine concentration. Sur le côté, deux autres chantent une douce mélopée apaisante. Au milieu du cercle une immense boule transparente aux reflets bleutés lévite en ondulant légèrement. Kaï et Nat s’approchent lentement et regardent à travers la boule.
« Trois ans, murmure Kaï, trois ans que nous cherchons un signe, une trace, une étincelle de vie dans l’immensité de l’univers. Trois ans que nous cherchons nos semblables, nos frères. Trois ans que nous nous relayons autour de cette brèche et aujourd’hui une réponse. Nat va chercher du renfort s’il te plait. »
Sans hésitation Nat court, passe la porte et se rue sous le préau ; un seul objectif, le quartier des maîtres penseurs. Facilement reconnaissables à leurs tuniques violettes, les maîtres penseurs excellent dans l’art de la concentration, ils arrivent à capter l’énergie ambiante pour l’insuffler dans leurs camarades décuplant ainsi leurs forces. Nat s’apprête à frapper à la porte lorsque celle-ci s’ouvre déjà.
« Nous t’avons senti approcher. Qu’y a-t-il ?
- Maître Kaï a besoin de vous dans la salle de liaison, ils ont…
Mais quinze frères sont déjà partis, leur maîtrise de la lévitation est telle que l’on a l‘impression qu’ils se téléportent lorsqu’ils se déplacent rapidement.
- Je te conseille de vite les rejoindre si tu ne veux pas louper quelque chose, propose celui qui avait ouvert la porte en souriant.
- Ah … oui … d’accord, balbutie Nat, tout en cherchant la fin de sa phrase précédente. »

Lorsqu’il arrive finalement dans la salle de liaison, les maîtres penseurs ont déjà formé un deuxième cercle autour du premier. Le chant s’est accéléré, les chanteurs y ajoutent quelques percussions. La transe des maîtres s’intensifie.

Kaï est rivé devant la sphère, la fixant en son centre avec insistance. Nat scrute le regard de son maître, il croit y lire de l’excitation mais aussi, et ça il ne l’avait jamais vu, de la crainte. Puis il regarde aussi dans la sphère.
La petite balle bleue, qu’il avait vue tout à l’heure, a maintenant grandi, elle occupe pratiquement la moitié de la sphère de vision, en plus des océans on voit se dessiner des côtes, des mers, des forêts, des déserts. Sur l’ordre de Kaï, les frères se concentrent une nouvelle fois, la planète grossit et dépasse les limites de la sphère. Le bleu des mers laisse place à celui des fleuves, les dessins naturels font place aux lignes plus structurées des aménagements humains. Champs, routes, voies ferrées défilent devant leurs yeux et soudain…
« Une ville ! s’exclame Kaï. Là ! dit-il en pointant du doigt. »

Les battements des percussions se font de plus en plus rapides, les cœurs de tous les hommes présents semblent prendre le même rythme. Bientôt les toits des immeubles sont visibles puis très proches et vite dépassés. La descente s’arrête, ils sont là devant lui, ils marchent, vaquent à leurs occupations, ils lui sont très semblables. Nat regarde aussi ces êtres à l’autre bout de l’univers puis se tournent vers son maître.
« Maître, qui sont-ils, où sommes-nous ?
- Ce sont nos frères Nat, nous sommes nés de la même poussière d’étoiles et il y a des millions d’années nos chemins se sont séparés, mais aussi fou que cela puisse paraître il semble que nous ayons suivi la même évolution. Ils sont à des milliards de quarx de nous tu sais. »
Nat tourne la tête vers la sphère et plisse les yeux pour se donner une meilleure idée de la distance qui les sépare.

Kaï s’approche de la sphère les bras en avant, il ferme les yeux et semble absorber l’énergie dégagée par la vision. Il marque une pause, puis recommence. Nouvelle pause.
« Non c’est impossible ! Je dois me tromper. »
Il s’approche un peu plus, ferme les yeux, prononce quelques mots à voix basse et recommence. Kaï se recroqueville petit à petit, l’espace autour de lui semble onduler. Nat a l’impression que son maître va absorber la sphère, la pièce et lui avec. Après un ultime effort Kaï relâche l’énergie, dans la pièce un claquement sec se fait entendre.
« Ils … ils n’ont aucun don, aucune force mentale, c’est impossible. Kaï est horrifié.
- Maître, maître ! interpelle l’un des frères maintenant la liaison. Je sens quelque chose d’autre dans l’espace.
- Montrez-moi ! ordonne Kaï essayant de reprendre le contrôle de son esprit. »
Le mouvement de la vision s’inverse, l’image de la ville disparaît, le processus de marche arrière donne le tournis à Nat qui manque de tomber, puis l’image de la planète bleue disparaît petit à petit, elle n’est plus qu’un point, son soleil rapetisse lui aussi. Arrêt sur image, le soleil n’est pas plus gros qu’une bille, sur la droite de la sphère apparaît un nuage gazeux verdâtre.
« Une nuée de Sheer !! murmure Kaï.
- Elle n’était pas là tout à l’heure maître, répond le frère.
- Se peut-il que nous les ayons attirés ?
- Malgré nos précautions, les déplacements d’énergie que nous effectuons ont peut-être été détectés.
- Alors les Sheer savent où ils sont. Ils se dirigent vers eux. Mais sans don ils ne peuvent se protéger. Ils sont perdus... ils sont perdus. »


Edit du 21/04/2008 : La suite ici !!

mardi 4 octobre 2005

JE réfléchit trop à voix haute.

JE vit sa vie sans se poser de question.
JE pense ... souvent ... très souvent ... trop souvent, le philosophe dit de lui qu’il est.
Mais JE ne fait que penser, JE vit sa vie dans sa tête. Alors JE dit qu’il n’est pas.
JE voudrait faire. Il lui semble que « Je fait donc je suis », serait plus juste.
JE propose un maladroit « Facio ergo sum ».

« JE est, je hais
JE doit penser , je dois penser
JE pense, je panse
JE divague, je dis vague »

lundi 3 octobre 2005

Skiloo's world II : A new hope

Et voila un nouveau blog, la suite de feu "www.20six.fr/skiloo"...
Pourquoi ??? Parce que !!!
Les messages antérieurs à celui-ci sont ceux que j'ai récupérés sur 20six.